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Blog de Renan
21 septembre 2011

Mon ... Ventoux !

Ah !

Que dire de cette journée du 15 septembre 2011, si ce n'est qu'elle a vraiment changer quelque chose en moi. J'ai eu la chance de pouvoir réaliser un de mes plus grand rêves, l'ascension d'un col légendaire du tour de France, et pas n'importe lequel, l'un des plus compliqués ... le Mont-Ventoux.

L'idée me trottait déjà depuis un moment en tête, et je me suis donc préparé pour faire du mieux possible. Rouler plusieurs heures d'affiler sur les routes nantaise à la recherche de petit côtes pour me faire tourner les jambes et augmenter mon rythme cardiaque. Redescendre puis re-monter, plusieurs dizaines de fois ^^. La reprise du vélo était dur, mais quel plaisir de retrouver cette souffrance qui apporte pourtant ce plaisir si particulier au bout de l'effort.

Jeudi 15 Septembre. J'arrive à Bédouin aux alentours de 14h30 sous un beau soleil et une belle chaleur de 34°.

Comme prévu, je vais donc grimper à vélo le Mont Ventoux par son versant sud, le plus célèbre puisque c'est le trajet habituel des coureurs du Tour de France. Un minimum de kilomètres (22km700) pour un maximum de dénivelé (départ à 260m, arrivé à 1912m ... 1652m de dénivelé positif). Je le connais bien dans ma tête, grâce au Tour de France mais aussi à Internet puisque j'ai effectué déjà 2 fois l'ascension grâce à l'option "Street View" de google map :p ... J'allais donc à présent le connaitre dans les jambes !

 

L'ascension.
Il fait chaud dans les rues de Bédouin, pied du Mont-Ventoux. Un virage à droite, un panneau qui indique le kilomètre 0, et c'est parti pour l’ascension. Désormais, je ne peux pas compter sur un moment de récupération, une petite descente, ou même un peu d'ombre. Les premiers kilomètres sont simple et idéal pour mettre en jambes. On traverse des vignes et de jolis village provençaux, c'est très sympa. Et pourtant je ne suis pas à l'aise, je n'ai pas l'habitude d'avoir des côtes de plus d'un kilomètres à Nantes, et c'est mon premier col. Je ne suis pas fatigué, je fais tourner les jambes tranquillement a 25-30km/h, mais je redoute le virage de St-Estève, véritable tournant du géant chauve.

Le voilà justement qui se présente au moment même où je rejoins un autre cycliste, lui aussi assoiffé d'aventure ^^. Alors que la pente n’excédait pas 6% jusqu’à présent, c'est un peu plus de 10km à 10% qui m'attendent, en pleine forêt, et en casi ligne droite. Les seules virages présent n'étant pas très tournant. De la forêt, des arbres = de l'ombre, de la fraîcheur, c'est évident ! Ce qu'il me fallait ! C'est sans compter sur l'agressivité de la chaleur qui rend la forêt encore plus étouffante, coupant le léger souffle de vent présent.
La transition est vraiment brutale et la vitesse au compteur diminue vitesse grand V. 16km/h les premiers 500m, puis 14, 12, 10, pour arriver à 8km/h au milieu du ... 8ème kilomètres, point rouge de la montée puisque la pente est d'environ 11-12% à cet endroit. Je suis à l'arrêt, à l'agonie aussi me battant avec mon vélo et moi-même pour ne pas mettre pied à terre. Prendre mon bidon, et ainsi lâcher quelques instant le guidon, me semble impossible. Je regrette mon euphorie des premiers tours de roues, mon côté fou fou habituel. Perdus au milieu du Ventoux, j'ai tout à gauche (petit plateau, grand pignon, 34x25 pour les amateurs ^^), et je pense à mes 2 grand-pères pour trouver de la force là où mon corps ne semble plus en avoir. Avant de partir je leur avait promis d'arriver en haut ^^. Ça m'aide vraiment et j'arrive à reprendre mon souffle alors que la pente s’adoucit légèrement aux alentours de 8-9%. Je revis ! :)

Chalet Reynard à 2Km. Le panneau signalétique est clair, plus que 2 000m avant de sortir de cette forêt et de ces pentes abruptes. Un regard sur la gauche dans un virage et j'entrevois pour la première fois l'observatoire, sommet du Ventoux. Mon rêve renait, le moral remonte, même s'il parait d'ici vraiment inaccessible ! La végétation commence à s'éclaircir et quelques chalets sont présent par endroits. Tout ça fait vraiment du bien ! Lors de ma préparation, je m'était fixé d'arrivé au chalet Reynard aux environs d'1h d'effort. Sur le vélo, j'y suis passé en 1h25. J'en profite pour remplir mes bidons, à sec depuis 1 bon kilomètre déjà. Je fais au plus vite pour ne pas couper mon effort et ne passe pas plus de 2 minutes hors de la selle. Il me reste entre 7 et 8km pour arriver au sommet, et j'ai maintenant constamment en vue l'observatoire, point de repère et objectif final, au milieu de ce paysage désormais lunaire. Pas un arbre, que des cailloux blanc, et ce Soleil qui tape plus fort encore. L'altitude est présente aussi, j'ai dépassé les 1400m d'altitude, encore 500m de dénivelé, un tiers du total de la montée :).

Une petite brise me caresse le corps, et fait vraiment du bien, je suis vraiment à l'aise dans cette ultime partie. La pente stagne aux alentours de 7%, je rattrape 2 autres cyclistes qui sont eux à l'agonie à cet endroit, et l'on s'encourage mutuellement. Quelques randonneurs à pieds m'applaudissent aussi, ça fait super plaisir alors que je me réserve un peu pour le final, qui est de nouveau abrupte à plus de 10%. Ça y est j'en suis sûr, le sommet du Mont Ventoux n'attends plus que moi, et je vais réussir mon aventure, toucher le toit de la Provence, ce géant chauve mythique que j'admire tant ! Cela enlève toute la souffrance et les premiers kilomètres après St-Estève sont maintenant bien loin, j'ai même du mal à comprendre pourquoi j'étais si mal. Surement une leçon de cette légende pour me guider vers la bonne voie.

Me voilà à présent au Col des Tempêtes, point critique de la montée lorsque le mistral souffle fort, le vent s'engouffre alors dans ce couloir et pendant plusieurs long mètres on est à découvert, face nord sur la droite, face sud sur la gauche. Et moi sur la route. Heureusement, pas de vent aujourd'hui, ou plutôt, pas de vent fort, à peine une brise qui fait du bien. Les derniers mètres sur la selle sont dures, et je revois les vidéo du Tour de France et l'arrivée de ces grand champions dans ma tête. Cette fois, c'est moi qui suis sur cette route ! Instants magique !

Mont-Ventoux : 1912m. Je franchis le sommet tout sourire, mais le visage marqué par l'effort. 1h 55minutes et 3 secondes d'effort m'auront été nécessaires pour y arriver. J'ai réussi et j'en suis fier, je savoure cet instant unique dans ma vie. La vue est magnifique !!!

 

La descente.
20°. C'est la température au sommet du mont Ventoux, soit 14° de moins quà son pied. Je remonte la fermeture éclaire de mon maillot manche courte, et j’entreprends la descente par le même trajet qui m'a mené ici. C'est à ce moment que je prend conscience qu'il fait frais à 1900m d'altitude. La route est belle, la pente toujours aussi raide, mais je suis maintenant tout à droite (grand plateau, petit pignon, 52x11). Crispé, je ne prend pas de risque pour cette première fois, tout en cherchant à prendre de la vitesse. Au mieux, j’atteins 75Km/h, mais je suis plus souvent à 50, les mains sur les cocottes et les doigts sur les freins. Après 4 kilomètres de descente, je croise un troupeau de mouton qui ère sur les pentes caillouteuses. On est bien en montagne et c'est génial !
A peine commencé, et déjà arrivé en bas. Il m'a fallut 25 minutes pour redescendre jusqu'à Bédouin, croisant de nombreux cyclistes pour qui l'effort était inverse.
De retour sur le parking, le regard vers le sommet du Ventoux, la sensation est bizarre. Une grande nostalgie et déjà l'envie de remonter, accompagné d'une grande fierté d'avoir pu gravir ce mont mythique.

 

Cette première fois du Mont Ventoux aura donc été riche en émotion et en effort, une vraie  leçon de vie qui fait un bien fou. Et déjà un grand manque...


Je reviendrais, c'est sûr !

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