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Blog de Renan
7 avril 2012

Mont Ventoux en Trail

Et hoplà, après le sable, place à la Montagne et le fameux Mont-Ventoux, déjà découvert à vélo l'an dernier. Cette année j'ai décidé de le gravir en courant, tout simplement :).

Mon parcours passe par le chemin de descente VTT pour l'ascension, et redescend par la route entre le sommet (enfin, le Col des Tempêtes exactement) et Bédoin. Soit 38km (16 à monter, 22 à descendre) au total, que j'ai parcourus en 4h06min52sec pour un dénivelé positif de 1500+. Une super expérience qui ne fais que m'encourager encore plus pour la 6000D, l'objectif final de toute cette préparation.

Et pour le fun (comme d'hab quoi ^^), une tite vidéo nature/évasion/aventure/sport/ce que vous voulez :D et un petit récit un peu détaillé.

 

Le récit : la montée

Samedi 7 Avril 2012, 14h. Il fait beau, pas trop chaud dans la petite ville de Bédoin, point de départ de mon excursion sur les pentes du Mont Ventoux. Je m'assure d'avoir bien tout mon matériel. Poche à eau (boisson énergétique, gourde d'eau pour se raffraichir, coupe-vent dans le sac. Les chaussures sont bien lassées. Je suis prêt pour 38km de course. Mon choix de parcours a déjà été bien réfléchis. L'ascension se fera par le chemin de randonnée menant à la chapelle Sainte-Croix. Il suffit pour cela de rejoindre la commune de Sainte-Colombe par la route traditionnelle du mont, puis de prendre à gauche. L'office de Tourisme me l'avait clairement indiqué. Les premières foulées sont raisonnables pour ces 5 premiers kilomètres, le Soleil me fait fasse et déclenche mes premières gouttes de sueur. La pente est douce, mais je ne suis pas en bonne condition, je ne trouve pas mon rythme, hésitant entre la prudence d'un rythme paisible, et la volonté d'aller de l'avant, de me surpasser. Du calme Renan, tu n'as même pas encore rejoins le sentier pédestre ! Sainte-Colombe ! C'est bon, la vraie aventure va pouvoir commencer. Je tourne à gauche comme indiqué sur mon road-book et m'engage dans une petite route de campagne, au bout duquel j'arrive dans un village. C'est bon, le chemin est devant moi, il s'enfonce dans la forêt. A ce moment, le sommet du Mont Ventoux n'est pas visible. Malgré un grand Soleil rayonnant typique de Provence, les nuages menacent la cime du géant chauve. Je suis désormais sur un chemin de pierre pendant 300m, avant de trouver un "single track", chemin connus des VTTistes. La forêt m'apporte un peu de sa fraicheur, mais je décide tout de même de mettre ma casquette de me protéger, et je reprend un peu d'énergie grâce à ma poche à eau. Plus j'avance, plus le chemin s'élève, laissant peu de répis, et ma foulée s'en ressent. Je prend la décision de marcher activement plutôt que de m'essoufler inutilement dans un rythme de course qui serait égal à mon pas de marche. Très rapidement, je sais que c'est la bonne décision. Mon second souffle est là alors que le panneau indiquant le sommet à 7,5km se présente devant moi. Un groupe de descendeur (VTT) me croise. On se salue et s'encourage mutuellement, bien qu'au fond de moi, je sais que celui qui va le plus souffrir dans les 2 prochaines heures, c'est bien moi !
J'alterne avec efficcacité la marche et la course à pied quand la pente ne dépasse pas les 10-12%. Je m'alimente d'une compote de pomme type Pom'Pote qui fais sensation :p. Le moral est au beau fixe, quel plaisir de courir au milieu de cette nature. Les petits oiseaux m'encouragent de leur chant, la verdure me raffraichit, le sentier me fais rêver. Je sais qu'au bout de cette longue piste caillouteuse se trouve une vraie richesse mentale, et une grande satisfaction personnelle. Ma montre m'indique 1h30 de course déjà, c'est passé très vite !!! Si je ne suis pas arrivé en haut d'ici 17h, je redescends.
L'obervatoire ! Pendant une fraction de seconde je distingue ce monument installé en haut du Mont Ventoux. J'y suis presque, courage. Mes sensations sont bizarre alors que la forêt laisse place à un immense tas de cailloux, tous plus glisant les uns que les autres. Je n'ai pas vraiment mal aux jambes, je ne suis pas non plus essoufflés, et pourtant je peine. L'altitude doit surement ralentir mon élan bien qu'elle ne me gène pas du tout, ormis par la fraicheur qui se fait sentir. Je décide donc de mettre mon coupe-vent. Dans ce grand espace qui s'offre à moi, le chemin tracé est tout petit. Il parait proche mais je mets du temps à l'atteindre. Et quand je suis dessus, mon regard y est tout autre. Ça monte à présent beaucoup ! Plus de 25% selon moi. La dernière altitude que j'ai noté était 1519m, lors d'un croisement, à Petit Pierre. Cette fois je n'essaye même pas de courir, ça me parait complètement inutile et même dangereux. C'est ma première expérience Trail, je suis seul au milieu du Ventoux, et je ne veux pas ruiner mon aventure par un faux-pas ou une blessure. Sécurité avant tout !
L'air frais se fais de plus en plus ressentir, alors que j'aperçois maintenant clairement les piquets bordant la route indiquant l'épaiceur de neige qu'il y a. Nous sommes au début du printemps, et la neige de ce côté (versant sud), n'est plus présente. Tout juste quelques résidus de bloc de glace par endroit. Il est 16h20 et le col des Tempêtes m'accueille. Quel beauté ! Je suis fasciné par ce paysage que je rencontre pour la seconde fois. C'est le pied ! J'ai réussi à gravir le Mont-Ventoux, quelle joie et quel bonheur. Mais je me reconcentre très vite car il va falloir à présent négocier 22km de decente ...

Le récit : la descente

Une petite gorgée de boisson énergétique, un morceau de bananne séchée, et j'entame la descente du Ventoux, par la route que j'ai déjà prise il y a un peu moins d'un an, à vélo. Tout de suite je me sens très bien, ma foulée est fluide, légère, je ne ressent aucune douleur malgré les 2h30 d'ascension. Je suis tout sourire en dévalant cette route. A ce moment de mon aventure, la route m'est complètement dédiée puisque la barrière est fermée un peu après le chalet Reynard. Mais comme je ne m'en rend compte qu'en passant devant, je joue la sécurité et descends bien tranquillement sur le coté droit, croisant de nombreux marcheurs. Alors que j'arrive au chalet Reynard, et que je vais donc re-rentrer dans la foret, je ressens clairement deux belles ampoules à l'extéireur de chaque pieds. Elles ne sont pas douloureuse pour le moment, mais je n'ai pas envie qu'elle éclatent et me fasse finir en marchant. Je ralentis donc légèrement le pas pour assurer ma descente. Avec 10% de dénivelation, on est très vite entrainé et mes efforts ne sont donc pas fait sur la propulsion de mes jambes, mais sur l'amortis de tout mon corps à chaque fois que je pose le pied au sol. Je ressent parfois de grosse vibrations qui me tienne en alerte. J'ai lu dans des magazines que cela pouvait causer bien des soucis aux articulations... Le temps passe et la fraicheur disparait petit à petit, comme le Soleil qui se cache progressivement derrières les nuages. A Saint-Estèves, la pente revient à la normale, et il me faut à nouveau activer mes muscles pour rebondir sur le bitume. La transition est délicate, mais se fait rapidement, tout au plus quelques centaines de mètres.
Il est alors 18h06, et Bédoin me rouvre ces portes. Après 4h, 6 minutes et 52 secondes, je suis enfin arrivés ! Fier de mon expérience et de ce qu'elle m'a apprise une nouvelle fois, je regarde une dernière fois ce géant de Provence sur lequel j'ai tracé ma route. Merci !!!

 

A+, Renan.

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